Evasion

Il devait être vers les dix heures du soir ... Ou même onze heure.
Minuit, qui sait ?
Peu importe.
Lyra s'était assise sur un banc dans les jardins alors qu'il n'était que cinq heure de l'après-midi.
Elle se reposait tranquillement, en lisant un nouveau livre qu'elle avait achetée avant de venir ici. Elle n'aimait pas lire plus que ça, mais quand elle était fatiguée, une bonne lecture lui faisait du bien, ça lui permettait de s'évade.
Comme à tous le monde d'ailleurs, elle ne connait personne qui lit pour d'autres raisons, en fait...
Elle ne lisait pas très vite : elle aimait prendre son temps et comprendre chaque tournures de phrases, les histoires.
Elle se retrouvait dans chaque héros...Qui n'en était pas forcément, d'ailleurs mais pour cela aussi, elle aimait les livres : qu'ils soit tous différents, d'ouvrages, d'auteurs différents, ils avaient toujours tous un trait de caractère pareil à ceux de Lyra.
Elle s'était donc assise, sur ce banc, dans le jardin qu'elle venait juste de connaitre.
Mais sa lecture fut interrompue quand, perdue dans ses pensées, elle se renvoya quelques années en arrière, en douceur, sans se faire de mal, elle se rappelait de son enfance, de sa vie avec sa mère, de l'absence de son père, de ses amies, puis de LA découverte qui a changée sa vie.. De là, ses coupures envers le monde qui l'entourait, l'absence de sa mère puis son départ et maintenant, elle était ici.
Elle rouvrit les yeux et c'est alors qu'elle les tournait vers le ciel qu'elle s'aperçut enfin que l'obscurité avait engloutie le jardin éclairé par les seules faibles lumières de lampadaire défaillants et de la clarté majestueuse de la lune.
C'aurait pu faire un tableau magnifique, mais Lyra se sentait fatiguée.
Elle ne voulait ou pouvait pas se mouvoir et préférait rester assise, son livre toujours ouvert sur ses genoux, couverture ancienne et qui semblait avoir été créée pour sembler usée qui contrastait avec la légère robe blanche que portait Lyra.
Après un temps qu'on ne peut déduire, Lyra décida de se lever, après avoir hésitée un nombre incalculable de fois, à dormir sur ce banc où elle se sentait bien.
Elle se leva, tapa sur le volant de sa robe pour le remettre en place, prit son livre dans les mains et s'affaira à partir.
Un souffle léger lui caressa la peau, ondulant sur ses épaules, fit tomber la manche droite de sa robe.
Elle la remit très vite et se serra dans les bras. Un souffle aussi léger lui avait glacé le sang.
Elle se retourna un instant et prit alors conscience de l'atmosphère ambiante.
Un mélange de calme et d'angoisse qui ferait fuir n'importe qui.
Lyra reprit le chemin des dortoirs mais que la route est longue quand il n'y a que les bruits de vos propres pas qui vous entoure et que la vision est fortement altérée par l'obscurité...
Lyra accéléra le pas, son sang se refroidissait peu à peu...
Mais elle ne voyait rien et ne se rappellait plus vers où passer.
Elle courut alors au hasard avec toujours comme seul bruit de fond, ses pas affolés.
Elle s'arrêta quand elle crut sentir son coeur exploser dans sa poitrine.
Elle regarda autour d'elle puis s'écroula au sol, les mains sur la tête en s'empêchant de pleurer : elle était perdue, seule dans le flot angoissant de la nuit.

Son heure de travail était terminé. En fait, terminé était un bien grand mot, car si un cas arrivait dans l'infirmerie, il serait appelé immédiatement, alors là, il devra y aller rapidement. Après avoir quitté l'enceinte de l'école, Xavier ne savait pas où aller, comme s'il ne connaissait pas ce qui l'entourait... C'était quasiment le cas. Il n'y a pas si longtemps qu'il était arrivé, de plus qu'il passe la majeur parti de son temps dans sa chambre à feuilleter quelques bouquins parlant de son espèce. Il devait apprendre, alors qu'il n'a plus son « père » pour l'aider. Était-il mort ? S'était-il fait chasser? Il ne le savait pas, et préférait ne pas le savoir. Ce n'était pas parce qu'il était un homme, au coeur mort, qu'il n'avait pas de sentiment. Il se le demande parfois il faut dire, s'il à des sentiments. Or, il se rend bien compte que quelqu'un qui n'en a pas, vivra sa vie seul, comme un vulgaire robot. Xavier n'a jamais fait face à une t-elle personne, mais il peut très bien deviner à quoi une vie ressemblait si c'était le cas.

Donc, assit devant son petit bureau, son regard s'était perdu entre deux lignes noir, dans ce fond blanc, facilement vieilli avec le temps. Il n'a pas des livres qui date d'aujourd'hui, ça vient tous de la jeunesse de son géniteur, alors qu'on remarqua la première trace de vampire, aussi cannibal soit-il. Une chance que les vampires n'étaient plus comme ça aujourd'hui, mais encore ... Peu importe leur mouvement, ils sont prit comme sauvage. Le temps ? Il ne l'avait pas vu passer, lunette au bout du nez qui cadrait merveilleusement ses yeux... Oh non, alors qu'il se regardait dans le miroir, il vit bien un rouge doré, et non qu'un simple or. Devant se manque de sang, il était venu se mordre la main comme pour ne pas hurler. L'infirmier avait un tel horreur quand il devait mordre. Et il ne pouvait pour la moindre du monde s'abreuver d'un animal, sa soif était trop présente.

À l'extérieur il faisait sombre... Et forcément froid , comme à chaque nuit ... Ce n'est que pour lui, qui à l'habitude d'être en contact avec des choses froides, d'être en contact avec lui-même. Il se chaussa, après avoir mit son long manteau noir, d'où il remonta le collet pour cacher son cou d'éventuel coup de vent, et mit sur sa tête son chapeau haut de forme, afin de quitté pour l'extérieur, il fallait bien s'abreuver. Avait-il ouvert la porte de l'école que le vent vient faire secouer ses cheveux noirs devant ses yeux, d'un pas rapide, il devait se diriger vers un endroit que très peu visité, malgré sa beauté.. Les jardins ! Là-bas, dans un parfait silence et surement une grande peur, il pu attaquer une femme, à laquelle il prit sa vie, la laissant là, où plusieurs personnes pourrait voir. Du revers de la main, le vampire enleva le sang près de ses lèvres... Ses yeux avaient reprit sa vraie couleur. Pour ne pas qu'on le suspecte d'une quelconque manière, il décida de faire du « arbre en arbre » , marchant sur les branches des arbres.

Midnight n'avait pas peur de se silence, c'était bien une réelle connaissance, mais pour d'autre personne, ça pouvait bien être le contraire. Et c'est ce qu'il crut quand il aperçu , tout bas, une personne, au sol, légèrement penché vers l'avant les deux mains sur la tête. Le silence était encore là, alors qu'il sauta en bas d'un arbre tout près, s'avançant vers elle, s'accroupissant aussi du coup.

« Vous avez besoin d'aide jeune fille ? »

Il était bien évident qu'elle était une fille ! Ses paroles se durent dans un ton de voix rassurant, le contraire si ça aurait été dit avant qu'il se soit abreuver. Un fin sourire planait sur ses blanches lèvres, alors que son regard perçant la scrutait finement.

[Je n'attendais personne, merci d'avoir répondu]

le vent froid ne suffisait plus à frigorifier le corps blanc et frêle de Lyra, elle ne pu plus contenir ses larmes et sans un bruit, son visage si pur rougit en laissant couler les larmes de peur et de malaise de la jeune fille.
ses doigts se contractaient, tirant les cheveux sur lesquels ils avaient été brusquement posés lors de son écroulement.
La douleur lui prenait au ventre, elle n'avait jamais connue de telle peur et ce qui l'effrayait plus encore, c'était qu'elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait et pourquoi ça lui arrivait.

Elle était tellement perdue dans ses pensées, tentant de se relever ou de se calmer, qu'elle n'entendit pas le jeune homme qui s'était accroupi côté d'elle, seulement quelques murmures.
Elle tourna légèrement la tête vers la direction d'où venait cette voix, tremblante, en sanglots, les joues vermeilles, elle avait toujours aussi peur.
Mais, voyant le jeune homme, elle comprit enfin ce qu'il venait de lui dire :
"Vous avez besoin d'aide jeune fille ?"
Sa voix se voulait rassurante...
Le fait que cet homme était là à ses côtés lui réchauffa le coeur, elle pu bouger et lâcha ses heveux qu'elle tenait fermement.
Elle ne dit rien, ayant toujours du mal à parler et à bouger, elle ne faisait que marmoner, regardant l'homme d'un regard à la fois triste, inquiétant et apeuré.
Elle posa ses mains à terre, quelques cheveux étaient restés entre ses doigts fins et tremblants puis en un souffle elle reprit vie et se jeta au cou du jeune homme.

Elle se mit à pleurer sans savoir pourquoi, elle avait logée sa tête dans le cru du cou de l'homme et l'avait entouré de ses bras, son affolement la faisait trembler de tout son corps, et entre deux hoquetement, et essaya d'articuler :

-J... J'ai eue tellement peur ... Je sais pas .. Je suis... Je ne me sens ...

Sa respiration était aletante et elle ne pouvait prononcer une phrase sans s'arrêter et l'étouffer d'un sanglot.
Elle resserra son emprise mais quand elle essayait de bouger, l'immobilité avait rendu ses membres fragiles et les craquements d'os se faisait entendre.

Il n'attendait qu'avoir des mots... En fait, il n'avait vraiment pas l'habitude d'avoir contact avec des personnes et surtout pas, des inconnus. Il proposait une aide quelconque, sans savoir c'était laquelle. La regardant toujours, il put voir son regard bleuté se diriger vers lui, ce regard sur beau mais humide... Ça en faisait presque pitié. Il la regarda bouger, comme un petit pantin qui prenait vie. Voyant ses cheveux flamboyant prit entre les doigts de la fille, il aurait voulu prendre ses frêle main pour les déprendre, mais il y avait un certain blocage.

Comme si on le lui disait. Il en avait cette impression, pourtant, il venait tout juste de s'abreuver, ça ne se pouvait donc pas. Ses mains gantés plongea dans la poche de son manteau pour y en sortir un mouchoir, mais Xavier n'eut le temps de lui tendre qu'il la sentit contre lui. Son corps tremblant le rendait un peu inquiet. Mais arrête de t'inquiêter comme ça ! Tu ne la connais même pas. Il avait beau se le dire, c'était une humaine, et savoir tout ce qui pourrait lui arriver, surtout en sa propre compagnie, ça lui procurait un malaise. Les larmes qu'elle laissait échapper, venant couler contre la peau froide de son cou. C'était comme si une chaleur prenait place, mais que dans cette partie. L'entendant parler, Midnight essaya de changer son aire de surprise en celui qu'il avait tout à l'heure, passant ses bras à l'entour d'elle sans arrière pensé vraiment.

« Calmez-vous... »

Ses paroles étaient toujours aussi douce, caressant les cheveux de la fille, sans pouvoir savoir s'ils étaient doux. Comme s'il voulait empêcher que quelqu'un découvre son corps froid, il avait essayer de s'habiller de la tête au pied, mettant ses gants noir. Pensant à la situation, il remarqua qu'elle était forcément perdue. Or, il n'aura pas la réponse s'il ne le lui demandait pas.

« Vous êtes perdue donc ? »

Il semblait un peu plus intrigué. Il ne savait pas si le vouvoiement était dérangeant, mais c'était comme ça, envers tout inconnu, fille comme garçon. Bien sur, il éprouvait un plus fort respect envers les femmes ! Ne pouvant tenir accroupi de la sorte, avec un corps accroché au sien, il se releva la soulevant comme il le fait toujours quand quelqu'un semble légèrement mal en point, laissant le mouchoir tomber au sol. Il la tenait, un bras dans le dos, l'autre en dessous de ses jambes, faisant attention en même temps à la robe. Il pourrait bien la sortir de là, l'amener vers chez-elle même...

Lyra ne s'était toujours pas remise de sa crise qu'elle sentit, d'une force unique, l'homme la soulever de terre et la prendre dans ses bras.
Ce geste obligea Lyra a le regarder à visage découvert bien que ses cheveux ébourifés lui retombaient nonchalement sur le visage.
Elle regarda d'abord le jeune homme, intriguée.
Elle resta figée quelques instants les yeux plongés dans ceux de cet inconnu qui l'avait secouru.
Puis elle détourna le regard et se mordit légèrement le coin droit de la lèvre inférieur afin de se calmer.
Cette situation la mettait mal à l'aise et alors que ca ne faisait que quelques secondes qu'elle était dans ses bras et l'homme semblait attendre quelque chose ...
Une réponse, certainement.
Aussi, par un effort qui lui parut surhumain, Lyra reussit à articuler, non sans mal, c'est quelques mots :

-Oui .. Je me suis perdue ... C'est ça ... Mais après ... Je sais pas...

Le simple fait de se rappeler cette frayeur, son corps se remit à trembler puis sa main gauche vint s'agripper à l'écartement de la veste de son porteur puis elle se colla lui un peu plus :

-Je sais pas ce que j'ai eue ... C'est étrange ...

Elle regarda autour d'elle, seulement de l'obscurité, rien d'autre, elle, et cet homme qui l'a sauvée ...
Elle se demandait comment elle avait pu avoir été prise d'une telle panique dans un simple jardin ...
Mais c'était passé : elle n'était plus toute seule maintenant.
Prenant conscience de cela, elle leva les yeux vers l'homme et lui sourit.
Mais ce sourire additionné au fait qu'elle avait pleurée et qu'elle était décoiffée sonnait faux ... Faisait même presque peur...